SCOP Story : la gouvernance chez Empreinte Digitale

La série SCOP Story continue ! Qui dit SCOP (Société Coopérative et Participative) dit système de gouvernance partagée où les salariés ont une voix au chapitre. Chez Empreinte Digitale, nous sommes actuellement 32 associés impliqués dans cette gouvernance coopérative. La SCOP va fêter ses quatre ans d’existence, un moment important car le premier mandat de notre Directeur Général Rodrigue Franco touche à sa fin. Découvrez comment s’organise la gouvernance chez nous !

La gouvernance et les SCOP 

L’essence même de la SCOP réside dans un système de gouvernance coopérative qui implique pleinement les salariés associés. Le principe fondamental de la SCOP repose sur le principe “un associé = une voix” et ce peu importe le montant apporté au capital. Capital qui doit d’ailleurs être détenu au moins à 51% par les salariés (source : Les Scop). Le dirigeant d’une SCOP est choisi par les associés avec un mandat d’une durée de quatre ou six ans. 

Chez Empreinte Digitale, les salariés associés détiennent l’ensemble du capital de l’entreprise, nous n’avons pas d’associés extérieurs.

Quand Empreinte Digitale devient l’entreprise de ses salariés

La transformation en SCOP, c’est une aventure humaine mais aussi professionnelle qui a changé la façon de vivre le projet d’entreprise au quotidien.

Il y a d’ailleurs un avant et un après passage en SCOP selon Laurence Salce, consultante archives : Avec le passage en SCOP, la gouvernance se manifeste de manière très différente. C’était bien avant, mais on est vraiment passé de la boite des dirigeants à celle des salariés.

Pour certains, cette transformation en SCOP pour poursuivre l’aventure Empreinte Digitale était une évidence : La SCOP c’est le seul modèle qui me convenait. La société avait failli être rachetée plusieurs fois, c’était stressant, on ne savait pas ce qui allait se passer […] On avait déjà un peu cet esprit collaboratif avant : on se connaissait tous, on avait les mêmes objectifs… Le passage en SCOP semblait naturel. Dans ces cas-là, tu adhères et tu participes. C’est ton outil de travail, il y un côté motivant. ajoute Patrick Macheboeuf, directeur de projets.

Comment cela fonctionne chez Empreinte Digitale ? 

La SCOP est composée d’associés qui détiennent des parts au capital de l’entreprise. Chez nous, ils sont 32.

Lors des assemblées générales annuelles, les associés valident les grandes décisions stratégiques, votent la répartition des résultats, élisent les membres du conseil d’administration mais votent également pour l’admission de nouveaux associés et valident les comptes. Les associés sont donc les principaux décisionnaires au sein de la SCOP.

On nous demande souvent : Comment ça se passe au quotidien ? Vous prenez toutes les décisions tous ensemble ? Non, bien sûr : la SCOP est gouvernée par plusieurs instances qui se partagent entre la gouvernance coopérative et la gouvernance d’entreprise. 

La gouvernance coopérative regroupe les instances relatives à la vie de la SCOP, là où s’exerce la démocratie participative et où est porté le projet coopératif et la raison d’être de la SCOP. 

  • On y retrouve l’assemblée générale avec les 32 associés qui élisent les membres du conseil d’administration et votent les grandes décisions. 
  • Le conseil d’administration rend compte aux associés des orientations stratégiques. Il est dirigé par un président, Yann Olive, désigné par les administrateurs élus. Il préserve l’équilibre démocratique et assure que le collectif prime sur l’individuel.

La gouvernance opérationnelle regroupe les instances qui prennent en charge la vie économique de l’entreprise, mais aussi l’organisation du travail en lien avec les grandes orientations stratégiques pilotées par le conseil d’administration. 

  • Notre directeur général, Rodrigue Franco, est désigné par le conseil d’administration, il représente juridiquement l’entreprise et assure la dimension opérationnelle à savoir la gouvernance de l’entreprise.
  • Le Comité Opérationnel met en œuvre la stratégie votée par les associés, il est composé des responsables de pôles (production, accessibilité numérique, datacenter, RGPD, marketing/commercial, administratif et ressources humaines).

L’élection du Directeur Général était un élément très fort comme le souligne Laurence Salce : Un directeur général élu par ses pairs et qui ne vient pas de l’extérieur, je trouve que c’est très intéressant. Il est  issu de nos rangs, il connaît l’état d’esprit et la philosophie de l’entreprise.

La temporalité de la prise de décision en SCOP 

La gouvernance coopérative vient aussi avec certaines particularités. Les associés aussi salariés doivent savoir quand les sujets relèvent de leur qualité d’associé ou pas ! 

Avec un conseil d’administration de 11 coopérateurs et 32 associés, la prise de décision stratégique n’a pas la même temporalité que dans une entreprise avec un modèle classique. Avoir une voix c’est l’exprimer et parfois il y a désaccord et friction. 

L’expérience coopérative c’est aussi laisser s’exprimer les divergences d’opinion avec un temps de discussion et des prises de décisions plus lentes : C’est parfois plus lent, et cela demande plus de maîtrise pour convaincre, ce qui n’est pas inintéressant souligne Valentin Baraise, responsable du pôle datacenter et membre du Conseil d’Administration.

La gouvernance partagée : impliquer les coopérateurs dans l’entreprise

La gouvernance partagée permet aux sociétaires de s’impliquer activement dans l’avenir de l’entreprise.

Un changement qui a toute son importance et qui rend les salariés associés acteurs de l’entreprise qui leur fait vivre le salariat d’une manière différente : Avec la forme SCOP il y a quand même un engagement, on est pas seulement salarié sans avoir aucune voix sur rien ! Là, comme on peut s’engager dans la boîte, c’est une espèce d’entre-deux entre le salariat et l’entrepreneuriat qui me va bien. souligne Félix Girault, Lead tech et membre du Conseil d’Administration. 

Un format qui va de paire avec une vraie notion d’implication également pour Patrick : C’est le sentiment d’appartenance qui est important. C’est valorisant de participer aux chiffres d’affaires, tu es un peu à l’origine des choses. Tu te sens plus concerné, plus motivé, soit à redresser la barre soit à avoir des satisfactions car la boite va mieux. Tu es plus impliqué.

Pour Laurence, devenir associée était une évidence : Je voulais être acteur et ne pas seulement me laisser porter et contribuer à ce que ce soit MA boite. Je ne voulais pas avoir un patron qui me donne des ordres, là en SCOP c’est aussi moi le patron. Je ne suis pas juste une salariée. C’était l’opportunité d’être plus dans les projets et d’être vraiment partie prenante.

S’il peut y avoir des façons de s’impliquer différentes, le cœur de la SCOP reste bel et bien cette possibilité de s’investir dans le projet commun de l’entreprise : Dans la SCOP il y a des personnes qui sont impliquées dans la vie collective comme cela pourrait être le cas dans d’autres entreprises. Certains s’arrêtent à l’appui financier que demande l’entrée au sociétariat. Il y a différents niveaux d’implication. La différence, c’est que si tu veux t’impliquer tu as véritablement les clés pour le faire. Dans d’autres entreprises ça peut être plus compliqué avec les strates managériales. précise Valentin Baraise. 

Au-delà de ces différents niveaux d’implication, pour Valentin, le sociétariat et la gouvernance partagée s’accompagnent d’un devoir d’exercer son statut de sociétaire : En SCOP, si tu es associé, je pense que c’est un devoir de s’impliquer et de dire les choses. C’est ta boîte donc il est légitime de donner son avis, ou de dire ce qui ne va pas et de charger le conseil d’administration de trouver des solutions.

Devenir associé en SCOP, c’est donc également endosser une nouveau rôle en plus de celui de salarié. Nous vous donnons rendez-vous pour un prochain article de la série SCOP Story pour découvrir comment le sociétariat est un levier de montée en compétences !