Bilan carbone : comment mesurer l’impact du numérique ?

Notre équipe s’est lancée dans la réalisation d’un bilan carbone. Pourquoi, comment et quels sont les enjeux spécifiques pour une entreprise du numérique ? C’est à découvrir dans ce premier épisode !

Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?

Selon l’ADEME, un bilan carbone se définit comme “une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émis (ou capté) dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation ou d’un territoire.”

Pour évaluer l’empreinte carbone d’une entreprise, on s’intéresse aux différents “postes” créateurs de gaz à effet de serre. Cette catégorisation simplifie la collecte des données chiffrées.

Le bilan carbone c’est aussi une organisation en trois différents “scopes” (ou catégories de facteurs d’émissions) :

  • Le scope 1 concerne les émissions directes : il s’agit des émissions produites par  les sources détenues et contrôlées directement par l’entreprise. Cela concerne : la combustion, certains procédés industriels ou encore des installations qui brûlent de l’énergie fossile ainsi que les émissions fugitives et les sources fixes ou mobiles.
  • Le scope 2 regroupe toutes les émissions indirectes liées à l’énergie utilisée par l’entreprise pour fonctionner. Par exemple, la consommation d’électricité, le chauffage ou encore la climatisation.
  • Le scope 3 intègre toutes les sources d’émissions indirectes, on parle aussi d’émissions en amont ou en aval des activités de l’entreprise. Parmi les facteurs d’émission en amont : les achats de produits ou services, les biens loués, les déplacements professionnels et ceux du domicile au travail, l’énergie hors scopes 1 et 2 ; en aval : le transport des marchandises produites mais aussi des clients et des visiteurs, les investissements et les déchets. Plus globalement, les émissions indirectes comprennent l’ensemble du cycle de vie du produit, incluant l’utilisation de celui-ci jusqu’à son démantèlement.

Source : École Centrale de Nantes


Pourquoi nous nous lançons dans un bilan carbone

Les  Dirigeants Responsables de l’Ouest œuvrent au niveau régional pour faire de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) un élément central de la stratégie des entreprises.  En tant que membre actif de l’association, nous sommes partie prenante de ses chantiers prioritaires pour l’environnement. L’objectif : réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble de ses membres à l’horizon 2030.

Dans le cadre de notre plan d’action Lucie, nous sommes également engagés dans une démarche pour un numérique plus responsable qui revêt aussi bien un aspect sociétal qu’environnemental.

Afin d’avancer sur le volet éco-responsable du numérique, nous avons besoin d’indicateurs mesurables pour effectuer un état des lieux. L’enjeu : construire un plan d’action pour diminuer de 50 % nos émissions de gaz à effet de serre.

Enfin, ce projet rejoint notre travail au sein d’ADN Ouest où nous participons activement à la communauté numérique responsable, co-pilotée par Yves-Gaël Chény, responsable de notre pôle datacenter. Ce groupe de travail œuvre à la création d’indicateurs chiffrés pour rendre quantifiable l’impact du numérique.

Réaliser notre  bilan carbone vient donc nourrir une réflexion déjà bien amorcée chez Empreinte Digitale.

L’étape de la collecte ou l’état des lieux de nos émissions actuelles

Nous travaillons actuellement sur la première étape du bilan carbone, à savoir la collecte. Pour cela nous utilisons l’outil Toovalu, afin de renseigner, pour chaque source d’émission, les chiffres afférents.

Par exemple, nous avons déjà pu constater que le télétravail a réduit de manière significative notre impact environnemental lié aux déplacements domicile-travail. La mobilité professionnelle est également peu génératrice d’émissions comme nous privilégions le train.

En tant qu’entreprise du numérique, notre bilan carbone intègre certaines données spécifiques relatives à nos activités. Parmi les particularités de nos émissions de scope 3 en amont, l’achat de matériel informatique reconditionné, mais aussi les équipements de nos datacenter avec les routeurs et l’impact de nos productions numériques.

C’est d’ailleurs ce dernier point qui focalise notre attention : comment mesurer la consommation générée par nos produits une fois qu’ils sont installés chez nos clients ? En effet, c’est bien l’utilisation de nos réalisations qui est créatrice d’émissions carbonées et donc l’ensemble du cycle de vie de nos produits qui doit être questionné.

Reste qu’aujourd’hui ce terrain est encore inconnu et il n’existe aucun indicateur ou mode de mesure existant pour intégrer les émissions du numérique une fois le produit sorti de l’entreprise. Nous sommes donc dans une démarche de recherche pour construire une méthode qui intégrera dans notre bilan les émissions produites par nos clients lorsqu’ils utilisent nos solutions.

Les grands enjeux pour Empreinte Digitale

Avec ce projet, nous voulons avant tout tenir notre promesse d’un numérique plus responsable en particulier sur l’aspect environnemental.

Si nous voulons créer des solutions numériques durables pour nos clients, nous devons nous emparer de cette nécessité de créer un système de mesure ; une préoccupation encore nouvelle pour les produits numériques. L’Institut du Numérique Responsable (INR) travaille également sur ce sujet à travers une partie dédiée à la mesure dans son référentiel de bonnes pratiques.

Notre bilan carbone va donc au-delà d’un simple état des lieux. Il nous servira de base de réflexion pour avancer sur le sujet des émissions en aval, c’est-à dire après la livraison du produit au client, et ce, même si nous n’hébergeons pas le site ou l’application. C’est un fait, si nous voulons créer des solutions numériques responsables, il est indispensable de pouvoir mesurer les impacts indirects de nos productions.

Notre prochain défi : réussir à intégrer le cycle de vie de nos produits dans notre bilan carbone. Une démarche qui soulève de nombreuses questions : comment mesurer le temps de consultation des utilisateurs et les ressources utilisées par nos clients ? Quels éléments devons-nous vraiment intégrer dans notre bilan carbone ?

Autant de questions qui confortent notre travail en cours sur l’éco-conception pour créer des sites et des applications moins énergivores avec un hébergement cloud durable et éco-responsable. Ainsi, c’est toute la chaîne de valeur qui est plus respectueuse de l’environnement.