Comment se lancer dans le numérique responsable ?

Le numérique responsable est un enjeu majeur au cœur de la transition écologique des entreprises. Vous voulez vous lancer et vous vous demandez par où commencer ?  Anne-Laure Guihéneuf, responsable de l’agence Déclic Nantes et Yves-Gaël Chény, responsable de notre pôle datacenter, lors d’un webinaire organisé par le MFQM Pays de la Loire et ADN Ouest en février dernier, nous ont donné les clés pour se saisir du sujet. Suivez le guide !

Consommez les équipements informatiques de manière durable

C’est un fait, l’impact majeur du numérique est lié à la fabrication des terminaux. En effet, la production d’un ordinateur est basée sur l’extraction de terres rares, coûteuses à recycler et extrêmement polluantes. La fabrication des équipements représente aussi jusqu’à 83 % des impacts sur l’épuisement de nos ressources en eau, selon GreenIT. Une réalité à prendre en compte pour les organisations qui sont par nature très consommatrices d’équipements informatiques et téléphoniques. Voici quelques bonnes pratiques pour limiter l’impact environnemental de vos équipements.

Achetez durable

Privilégiez les achats de seconde main, pour ne pas contribuer au cycle de production de masse des terminaux. L’objectif est aussi de faire décroître la consommation d’équipements neufs.

Réparez plutôt que racheter

Avant d’envisager d’acheter un nouvel appareil, pensez à le faire réparer pour augmenter sa durée de vie. Rappelons que, depuis janvier 2021, l’indice de réparabilité vous indique le niveau de réparabilité des appareils électroniques (dans un premier temps, ordinateurs portables et smartphones). Un bon indicateur pour choisir vos équipements !

Recyclez vos équipements

Ne laissez pas dormir vos anciens ordinateurs et téléphones dans des placards ! Pensez à les amener dans des structures adéquates pour qu’ils soient recyclés. Les pièces encore viables peuvent être réutilisées (rappelons que les composants contiennent des terres rares) limitant ainsi la production de déchets.

Repensez votre usage des outils numériques

La navigation sur internet peut sembler anodine et pourtant, elle s’accompagne d’un impact environnemental indéniable. C’est tout un ensemble de réflexes qu’il faut nous approprier pour limiter les conséquences de nos usages quotidiens.

Utilisez votre boîte mail avec parcimonie

Au sein des entreprises, la boîte mail est certainement l’outil le plus utilisé au quotidien.

Pour limiter l’impact environnemental des e-mails, certaines bonnes pratiques peuvent être adoptées :

  • Envoyez moins d’e-mails : Pour limiter l’envoi de mails en interne au sein de votre entreprise, pensez aux plateformes de discussion instantanée.
  • Évitez les pièces-jointes : privilégiez l’envoi de pièces-jointes volumineuses via des plateformes de partage de documents, comme Nextcloud ou Chapril.
  • Limitez les personnes en copie de vos mails
  • Désinscrivez-vous des newsletters que vous ne lisez pas

Examinez votre site internet et visez la sobriété fonctionnelle

En général, 45 % des fonctionnalités d’un site Internet ne sont pas utilisées, selon une étude de l’Institut Standish Group.

Pour éviter des développements inutiles, interrogez-vous sur ce dont vous avez véritablement besoin : quel est l’impact écologique réel de telle fonctionnalité et a-t-elle vraiment un intérêt crucial pour votre clientèle ?

Par exemple, avoir une carte interactive pour montrer la localisation de votre entreprise est une fonctionnalité extrêmement énergivore.

Plus globalement, voici quelques recommandations simples pour tendre vers un site internet plus sobre :

Vidéos en ligne : pensez qualité acceptable !

Les vidéos en ligne provenant de serveurs basés outre Atlantique, consomment beaucoup d’énergie en termes de requêtes. C’est le cas des plateformes de vidéos à la demande, mais aussi de Youtube. Selon The Shift Project, la vidéo en ligne totalisait 60 % des flux de données en 2018.

Pour limiter l’impact des vidéos, utilisez la qualité acceptable pour les regarder et pensez à désactiver le lancement automatique sur les réseaux sociaux. 

Le numérique responsable ne se limite pas à l’écologie !

Le numérique responsable revêt plusieurs facettes ; si le volet environnemental est important, il ne faut pas non plus oublier les aspects sociétaux et éthiques. Le numérique n’est responsable que s’il est inclusif. 

Faire avancer la mixité dans les métiers du numérique

La place des femmes au sein des professions du numérique, et plus particulièrement dans les métiers techniques, est capitale. En effet, les femmes sont surtout représentées dans les fonctions support.

Pour cela, il faut sensibiliser les jeunes filles aux métiers du numérique, en allant dans les écoles et en s’engageant auprès d’associations comme Face Angers Loire.

Une de nos collègues avait d’ailleurs présenté son métier de testeuse web à l’occasion du Défi Mixité de la Fondation FACE.

L’accessibilité numérique : un enjeu de société

L’accessibilité numérique est au cœur du numérique responsable. 

Pourtant, son intégration dans les projets web peine encore à s’imposer. Un écueil majeur qui s‘explique par une méconnaissance du sujet au sein des entreprises et chez les professionnels du numérique.

L’accessibilité est pourtant un pilier sociétal majeur du numérique responsable qui concerne 12 millions de personnes en situation de handicap en France. Construire un web pour tous est indispensable pour que le numérique reste un outil synonyme d’autonomie.

Se lancer dans un numérique plus responsable implique donc d’examiner l’ensemble des pratiques de l’entreprise, aussi bien au niveau des usages qu’au niveau sociétal.

C’est un véritable projet d’envergure et un engagement sur le long terme. Il faut commencer pas à pas en mettant en place certaines bonnes pratiques pour ensuite aller plus loin en établissant un état des lieux précis avec des leviers d’action concrets.

Pour cela, faire labelliser sa démarche de développement durable, aussi appelée RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) offre un cadre pour formaliser ses actions responsables, notamment avec la mise en place d’un plan d’action concret sur le long terme.